Lundi 18 avril 2016
EUREKA ! nous nous réveillons avec un beau soleil sur fond de ciel bleu....OUF !
Nos gentils organisateurs nous conduisent, à pieds, dans la commune de Montgivray, chez Virginie et Christophe, osiériculteurs et vanniers passionnés et passionnants. Ils ont abandonné leurs activités professionnelles respectives pour se consacrer entièrement à l'osier, de sa culture à sa transformation en vannerie. Nous nous rendons sur leur nouvelle oseraie de 2000 m2, récemment plantée de "tacots" ou boutures (prélevés sur des brins de la dernière récolte) de différents osiers nécessaires aux travaux qu'ils souhaitent effectuer, en qualité et en couleur: vert, jaune, rouge (que nous appelons couramment "cornouiller"), marron, noir comme le noir de Villaines (Villaines les Rochers non loin de Tours, gros centre de culture de l'osier). Ces tacots de 20 à 30 cm de longueur sont enfoncés à la main, en ligne, en ne laissant dépasser que 5 cm environ, et séparés d'environ 10 cm, ils sont déjà couverts de petites feuilles. Ils pousseront en longues branches plus ou moins hautes selon l’espèce, il faudra attendre près de 3 ans pour obtenir de beaux grands rameaux et ces pieds vivront de 20 à 25 ans. Certaines maladies (comme la chrysomèle du peuplier) ou insectes (la cécidomyie) pourront compromettre les pieds, nos osiériculteurs n'utilisant aucun produit chimique, ils traiteront au purin d'orties, de prêle, de fougères, ils laisseront la végétation se développer après avoir recouvert le sol d'une couche épaisse de foin non traité.
A partir de novembre ils couperont les brins au sécateur (brins plus ou moins nombreux selon la race et les conditions de culture, mais cela peut aller jusqu'à 15 brins par pied), les classeront par hauteur et en feront des fagots qu'ils placeront dans leur grenier aéré pour les faire sécher.
Lorsqu'ils voudront les travailler, ils les remouilleront plus ou moins longtemps
Pendant ce temps, devant nous, Christophe réalise avec dextérité, un magnifique panier de différentes couleurs, sous l'œil de Phiphi leur superbe chat !
Conquis par cet agréable moment, nous dévalisons leur petite réserve de paniers et objets divers.
Dans l'après midi nous nous rendons à Sainte Sévère sur Indre pour revivre le tournage du film "jour de fête" de Jacques TATI (1907-1982), cinéaste mondialement connu.
Une animation nous plonge en 1947, date du tournage, et nous vivons les conditions de ce tournage par la bouche d'un garçonnet de cette époque d'après guerre, la participation de la population et les trucs et astuces utilisés pour la réalisation.
Nous sommes transportés dans un autre monde !
Nous nous dirigeons ensuite vers Saint Palais, lieu de résidence de notre assemblée générale.
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Mercredi 20 avril 2016
Nous nous retrouvons tous à " la cité de l'or" à Saint Amand Montrond. Quel rapport cette ville a-t-elle avec l'or ? Peut-être y avait-il des mines ? Ou de l'or dans les rivières ? Que nenni ! C' est juste qu'en 1888, les frères MORICAUD, orfèvres à Paris, trouvaient que la main-d'oeuvre parisienne devenait trop chère ! Une de leurs connaissances les a encouragés à venir dans cette ville. Ainsi les grands centres français du travail de l'or sont Paris, Lyon et...St Amand Montrond.
La découverte de l'or dans le monde s' est toujours faite par hasard, que ce soit dans les mines ou dans les rivières. En France, nous disposons d'une mine à Bourneix, près de St Yriex la Perche en Haute Vienne, elle a fonctionné de 1982 à 2000, elle fournissait environ 2000 kg d'or par an. La rivière Sarlat en Ariège offrait aussi un peu d'or. Maintenant nos sources françaises d'or, se situent en Guyanne.
L'or est utilisé à 80% pour la bijouterie, les 20 % restant servant à l'industrie, à la médecine ou à effectuer des dorures, et nous en avons de magnifiques exemples sous les yeux avec des pièces de vaisselle, de la broderie, des statues recouvertes de feuilles d'or....
La qualité de l'or se définit en CARAT, l'or pur est de 24 carats (le poinçon représente un ypocampe) si vous achetez un bijou de 18 carats (le poinçon représente une tête d'aigle ), cela veut dire qu'il contient 75% d'or; un 14 carat, c'est 58, 35 % d'or, le reste étant de l'argent, du cuivre ou du palladium ou platine. Pour fabriquer des pièces en or jaune, rose ou blanches on augmente la présence de ces différents métaux
L'or étant un métal très maléable il est nécessaire de le mélanger à des métaux plus durs
Le mot carat est né au tout début de la découverte de l'or car on le pesait grâce à des graines de caroubier, graine d'une grande régularité de poids, ensuite on a utilisé des poids dits "baoulés".
Les outils de l'artisan travaillant l'or restent les même depuis le XIX éme siècle, ils sont nombreux et très fins et minutieux. L'or fond à 1064 degrés
La spécialité de fabrication de St Amand Montrond est la maille creuse, celle ci se décline en maille américaine, polonaise, anglaise, tubogaz, tank, escargot, serpent ou palmier.....la réalisation montre bien les différences...les bijoux présentés sont des oeuvres magnifiques
Pour créer une petite plaque nécessaire à la fabrication des maillons, le spécialiste doit superposer des plaques d'argent, d'or et de cuivre, marteler, repasser au four à 800 degrés, avec une filière, passer à la "grenouille" pour étirer le tout, puis passer au mandrin.......bref, une succession de manipulations très techniques que seul un professionnel peut effectuer !!!
Et justement, le professionnel nous fait une démonstration: il fait fondre 500 g d'or dans un creuset en graphite et le verse dans un moule nommé "lingotière", mais que c'est petit 500 g d'or...! Un petit parallélépipède de 7 x 3 x1 cm....! Mais sachant que le gramme d'or vaut 30 €, nous avons en main un petit paquet d'argent !!
Un cube d'or de moins de 500 g se nomme un lingotin
Un cube d'or pesant entre 500 g et 12 kg se nomme un lingot
Au delà de 12 kg on passe à la barre.
Nous avons appris plein de choses et nous sommes régalés les yeux avec tous ces bijoux luxueux.
L'après midi, le parking de l'abbaye de NOIRLAC nous accueille, la visite guidée suit. Cette abbaye cistercienne est née en 1136, à la demande du seigneur de Charenton, souhaitant avoir sur ses terres, une communauté religieuse qui prierait pour lui. Les terres en question n'étant pas très hospitalières, les arrivants ont du défricher, assainir, puis ont commencé la construction vers 1150, celle ci durera 2 siècles, avec une pierre locale, on commença par l'église abbatiale, au plan en croix: 59 m de long, 17 m de large et un transept de 28 m de long et 8 m de large, les voûtes culminent à 17 m de haut. Absence d'éléments figuratifs, absence de couleurs, tout dans le dépouillement et la simplicité. Le début de l'architecture gothique à croisées d'ogives a permis d'obtenir un bâtiment plus élevé et donc des fenêtres plus hautes et donc plus de lumière: "Dieu est lumière"
Le dortoir des moines est contigu à l'église, ils pouvaient ainsi venir rapidement aux offices très matinaux. Les moines étaient des hommes de la noblesse, ils effectuaient 8 prières par jour et le reste du temps travaillaient pour la communauté. L'abbaye a compté au maximum 60 moines et aux 12 éme et 13 éme siècles, environ le double de convers, ces hommes, laïcs, s' engageaient à servir l'abbaye contre le gîte et le couvert, ils vivaient dans des bâtiments à part ou dans des granges réparties sur les 4 à 5000 hectares que possèdait l'abbaye, ils étaient plaçés sous l'autorité de l'abbé ou du Père Célerier qui détenait la bourse de l'abbaye.
Le cloître est magnifique, aucun de ses 4 côtés n'est identique, certaines sculptures ressemblent à de la dentelle !
Nous visitons la salle capitulaire où avait lieu la réunion journalière de lecture des règles de St Benoît datant du 6 éme siècle et la confession publique, suivie des pénitences. Puis le scriptorium, pièce chauffée où les moines copiaient la Bible ou différents livres anciens sur des parchemins de peaux d'animaux traitées et imperméables. Puis le magnifique réfectoire où le grand silence devait être impérativement respecté pendant la lecture de textes sacrés. L'alimentation se composait de légumes, de céréales, de fruits, oeufs, fromages et poissons. La viande de volaille était réservée aux malades de l'infirmerie ! Jamais de viande d'animaux à 4 pattes "le sang chauffait les sens", on boit du vin, de la bière, du cidre car l'eau est porteuse de maladies.
Nous terminons la visite par les dortoirs, grands, sous une superbe charpente en chêne, on y dormait tout habillé sur des paillasses avec une couverture. Des latrines donnaient sur un cours d'eau. On se lavait peu, sauf le visage et les mains.
Au XVIII éme siècle, les temps changent, les moines disposent d'une grande chambre avec lit, placard, table, chaise, grande fenêtre sur l'extérieur. .......ils ont même des serviteurs, les règles ont changé ! .
Louis XIV a voulu profiter de la richesse de certaines grandes abbayes, il a décidé de nommer lui même les abbés (qui n'en sont pas toujours !), c'est "la commande", c'est un peu le début de la fin......fin qui arrivera avec la révolution, l'abbaye de Noirlac ne compte plus aucun religieux depuis 1794. Elle a été utilisée à des fins industrielles, comme une fabrique de porcelaine dans l'église. Le département du Cher la rachète en 1909, en 1914, elle a accueilli des militaires américains, en 1936 des réfugiés Espagnols fuyant le Franquisme, en 1939 elle est devenue hospice de la commune de St Amand.
La rénovation a pu démarrer au début des années 1950. Cette abbaye est devenue un lieu touristique et sert de résidence à des artistes. Elle était beaucoup plus grande qu'actuellement, mais les bâtiments existants sont très bien entretenus
Après un petit tour dans le parc où trône une superbe rangée de tilleuls plus que tricentenaire, nous rentrons repus, à nos véhicules
L'apéro cloturera cette belle journée ensoleillée, nous passerons une nuit fort calme sur ce parking.
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Jeudi 21 avril 2016
CHAMBON, petite commune de 170 habitants, nous arrivons au lieu dit La Madeleine où nous devons découvrir les mystères de l'élevage des escargots....et nous allons en découvrir des choses avec nos hôtes Maryse et Jean Claude !
Nos héliciculteurs produisent environ 500 000 escargots, soit 5 à 7 tonnes d'escargots par an, et travaillent toute la chaîne de production: de la reproduction à l'élevage, jusqu'à la transformation puis la vente locale, régionale et quelques salons sur Paris.
L'escargot se répartit en plusieurs races: le Luma, le Charentais, le Bourgogne, le petit gris, le gros gris.....selon la race l'élevage varie. Il faut être très prudents en achetant des escargots en magasin, il viennent majoritairement de l'étranger, ne correspondent pas forcément aux races indiquées sur l'étiquette et sont plus ou moins bien "épluchés" !!!!
Nous entrons dans un local où de nombreux escargots, gros gris, se promènent dans une sorte de table un peu creuse, bordée d'une petite clôture électrique ! ils disposent de nourriture: Des céréales concassées. Des petits godets de terre souple sont disséminés un peu partout sur la table.
Le cycle de l'escargot est environ celui-ci:
- 7 mois d'hibernation, de septembre à mars environ. Ils sont placés dans des caisses ventilées, stockées dans des chambres froides à 4 degrés, sans nourriture. Pour se protéger d'éventuelles intrusions dans leur coquille, ils se frabrique un voile calcaire, l'opercule.
- vers début avril on les place sur des tables comme celle ci, ils se réveillent et s'accouplent, les escargots sont hermaphrodites, .- L' élevage dehors: après les saints de glace, on les place à l'extérieur, dans un parc sur terrain calcaire, en plein air, où ils pourront manger du trêfle et se réfugier sous des planches.
Le parc doit étre le mieux protégé possible, bâche sur 50 cm tout autour, clôture électrique et filets partout ailleurs sur les côtés et le dessus. Les prédateurs sont nombreux et peuvent faire beaucoup de dégâts: les oiseaux, les musaraignes, les hérissons, et surtout les rats, chassés ici par 2 toutous !
- la transformation : A maturité, on le ramasse et on le laisse jeûner dans une cage à fond grillagé durant 8 à 10 jours afin qu'il se vide de ses excréments
Ici, pas de mauvais traitements au sel, farine ou autre....
Et justement nous allons goûter....une coquille, une croquille puis un feuilleté, le tout accompagné d'un petit vin de pays... Croyez nous, c'est fameux !,
Chacun regagne le camping de Bourges où nous terminerons la journée avec un apéro à bulles, c'est fameux aussi !
Lilianne er Gérard G.
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